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Circulaire du trois septembre 1792Jean-Paul Marat, etc.envoyée par le Comité de surveillance de la Commune insurrectionnelle aux départements et municipalités de France
« Frères et amis, un affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes de l’empire français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l’assemblée nationale sont compromis, ayant réduit, le 9 du mois dernier, la commune de Paris à la plus cruelle nécessité d’user de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n’a rien négligé pour bien mériter de la patrie. Après les témoignages que l’assemblée nationale venait de lui donner elle-même, eût-on pensé que dès lors de nouveaux complots se tramaient dans le silence, et qu’ils éclataient dans le moment même où l’assemblée nationale, oubliant qu’elle venait de déclarer que la commune de Paris avait sauvé la patrie, s’empressait de la destituer pour prix de son brûlant civisme ? À cette nouvelle, les clameurs publiques élevées de toutes parts ont fait sentir à l’assemblée nationale la nécessité urgente de s’unir au peuple, et de rendre à la commune, par le rapport du décret de destitution, le pouvoir dont elle l’avait investie.
« Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale, qu’elle s’efforcera de mériter de plus plus, placée au foyer de toutes les conspirations, et déterminée à s’immoler pour le salut public, elle ne se glorifiera d’avoir pleinement rempli ses devoirs que lorsqu’elle aura obtenu votre approbation, objet de tous ses vœux, et dont elle ne sera certaine qu’après que les départements auront sanctionné ses mesures, pour sauver la chose publique.
« Professant les principes de la plus parfaite égalité, n’ambitionnant d’autre privilège que celui de se présenter la première à la brèche, elle s’empressera de se mettre au niveau de la commune la moins nombreuse de l’État, dès l’instant que la patrie n’aura plus rien à redouter des nues de satellites féroces qui s’avancent vers la capitale.
« La commune de Paris se hâte d’informer ses frères de tous les départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le peuple ; actes de justice qui lui ont paru indispensables, pour retenir par la terreur les légions de traîtres cachés dans ses murs, au moment où il allait marcher à l’ennemi ; et sans doute la nation entière, après la longue suite de trahisons qui l’ont conduite sur les bords de l’abîme, s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public, et tous les Français s’écrieront comme les Parisiens : « Nous marchons à l’ennemi ; « mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands, pour « égorger nos enfants et nos femmes. »
« Frères et amis, nous nous attendons qu’une partie d’entre vous va voler à notre secours, et nous aider à repousser les légions innombrables de satellites des despotes conjurés à la perte des Français. Nous allons ensemble sauver la patrie, et nous vous devrons la gloire de l’avoir retirée de l’abîme.
« Les administrateurs du comité de salut public et les administrateurs-adjoints réunis : P.—S. Duplain, Panis, Sergent, Lenfant, Jourdeuil, Marat l’Ami du peuple, Deforgues, Leclerc, Duflbrt, Gally, constitués par la commune et séant à la mairie. A Paris, ce 3 septembre 1792.
« N. B. Nos frères sont invités à remettre cette lettre sous presse, et à la faire passer à toutes les municipalités de leur arrondissement. »
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Circulaire du trois septembre 1792Jean-Paul Marat, etc.envoyée par le Comité de surveillance de la Commune insurrectionnelle aux départements et municipalités de France
« Frères et amis, un affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes de l’empire français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l’assemblée nationale sont compromis, ayant réduit, le 9 du mois dernier, la commune de Paris à la plus cruelle nécessité d’user de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n’a rien négligé pour bien mériter de la patrie. Après les témoignages que l’assemblée nationale venait de lui donner elle-même, eût-on pensé que dès lors de nouveaux complots se tramaient dans le silence, et qu’ils éclataient dans le moment même où l’assemblée nationale, oubliant qu’elle venait de déclarer que la commune de Paris avait sauvé la patrie, s’empressait de la destituer pour prix de son brûlant civisme ? À cette nouvelle, les clameurs publiques élevées de toutes parts ont fait sentir à l’assemblée nationale la nécessité urgente de s’unir au peuple, et de rendre à la commune, par le rapport du décret de destitution, le pouvoir dont elle l’avait investie.
« Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale, qu’elle s’efforcera de mériter de plus plus, placée au foyer de toutes les conspirations, et déterminée à s’immoler pour le salut public, elle ne se glorifiera d’avoir pleinement rempli ses devoirs que lorsqu’elle aura obtenu votre approbation, objet de tous ses vœux, et dont elle ne sera certaine qu’après que les départements auront sanctionné ses mesures, pour sauver la chose publique.
« Professant les principes de la plus parfaite égalité, n’ambitionnant d’autre privilège que celui de se présenter la première à la brèche, elle s’empressera de se mettre au niveau de la commune la moins nombreuse de l’État, dès l’instant que la patrie n’aura plus rien à redouter des nues de satellites féroces qui s’avancent vers la capitale.
« La commune de Paris se hâte d’informer ses frères de tous les départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le peuple ; actes de justice qui lui ont paru indispensables, pour retenir par la terreur les légions de traîtres cachés dans ses murs, au moment où il allait marcher à l’ennemi ; et sans doute la nation entière, après la longue suite de trahisons qui l’ont conduite sur les bords de l’abîme, s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public, et tous les Français s’écrieront comme les Parisiens : « Nous marchons à l’ennemi ; « mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands, pour « égorger nos enfants et nos femmes. »
« Frères et amis, nous nous attendons qu’une partie d’entre vous va voler à notre secours, et nous aider à repousser les légions innombrables de satellites des despotes conjurés à la perte des Français. Nous allons ensemble sauver la patrie, et nous vous devrons la gloire de l’avoir retirée de l’abîme.
« Les administrateurs du comité de salut public et les administrateurs-adjoints réunis : P.—S. Duplain, Panis, Sergent, Lenfant, Jourdeuil, Marat l’Ami du peuple, Deforgues, Leclerc, Duflbrt, Gally, constitués par la commune et séant à la mairie. A Paris, ce 3 septembre 1792.
« N. B. Nos frères sont invités à remettre cette lettre sous presse, et à la faire passer à toutes les municipalités de leur arrondissement. »